Commençons par un peu d’histoire : jusqu’au 18e siècle, l’Île-de-France abritait le plus grand vignoble de tout le pays, sur environ 42.000 hectares et quelque 300 communes.
Et pour cause, avec des moyens et des axes de communications restreints, il fallait une solution pour faire boire du vin à la cour des rois de France.
Remontant au 4e siècle, la production viticole était destinée principalement à la cour et à l’exportation. Et pourtant, c’est le cours de l’histoire qui a eu raison de ce vignoble, et il finit par disparaître dans les années 1950.
De nos jours, il ne reste qu’une centaine de vignes de plus de 100 pieds dans le patrimoine du vignoble de l’Île-de-France et la majorité d’entre elles n’ont plus vocation économique, mais sont tout simplement liées à des activités touristiques, pédagogiques ou encore culturelles.
Visiter les vignes à Paris.
La capitale abrite en son sein le plus connu et le plus folklorique des vignobles qui est celui de la Commanderie. Il produit le Clos Montmartre sur le flanc nord de la butte homonyme, situé dans le 18e arrondissement. Sa production est, certes très limitée, mais au combien emblématique. Elle représentait en 2009 seulement 1003 bouteilles. Chaque année y est organisée une fête des vendanges de Montmartre ainsi qu’une vente aux enchères du vin produit.
Un autre lieu viticole à découvrir en plein cœur de Paris, le Jardin des Plantes et ses quelques deux-cent-quarante-sept pieds de vigne avec un panachage de cépages surprenant, une belle découverte à faire, mais aussi à déguster.
Une autre découverte surprenante, entre les tours de La Défense, vous trouvez le Clos de Chantecoq, un vignoble de sept-cents pieds cultivés sur seulement dix ares avec un encépagement de chardonnay et pinot noir. Il n’est pas commercialisé, mais il peut être dégusté.
Dans la rue de Reuilly, 12e arrondissement de Paris, vous pouvez trouver, derrière la porte cochère qui en cache l’accès, un vignoble original : le Clos Reuilly. Ses trois immenses treilles, plantées entre 1954 et 1957, couronnent la petite impasse pavée. Autrefois, il y avait un couvent où les mères abbesses possédaient, comme dans toutes les abbayes, leur potager et leur vigne. Reuilly est donc bel et bien un quartier de tradition viticole. Aujourd’hui, la vigne est ici un plaisir ludique, celui d’apprendre à vinifier, ainsi qu’une source de convivialité, notamment à l’occasion de la fête des vendanges à laquelle participent les habitants du quartier.
Tant que vous êtes à Paris, vous ne pouvez terminer votre visite sans aller visiter le célèbre musée du Vin, dans le 16e arrondissement, situé rue des Eaux, 5 Square Charles Dickens.
Itinéraire viticole aux alentours de Paris.
Vous trouverez, parmi les quelques vignobles de la route des vins d’Île-de-France et à découvrir en périphérie de la capitale, les vignes du parc départemental du Sausset à Villepinte, mais également le clos Passemay, situé dans un quartier résidentiel au pied de la cité du Val d’Argent à Argenteuil et le Clos du Pas Saint-Maurice, située sur le mont Valérien et orientée au sud, à Suresnes.
Plantée dans le parc d'un des fleurons de l'architecture française, à Versailles, juste à côté du Trianon, partez à la découverte des vingt ares de vignes plantées, en 2003, de merlot et cabernet sauvignon.
Le domaine Bérrurier à Conflans St Honorine, dans les Yvelines, et ses quelque 1.600 pieds de vignes plantées de gamay et de pinot noir sur 40 ares.
A Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, sur les hauteurs de la ville, dans le parc Jean Decesari, et ce, depuis plus de vingt ans, une confrérie cultive 20 ares de vignes, une tradition qui date du Moyen-âge et où la production, bien que modeste en ces temps, fournissait Paris.
A l’époque propriété de l’abbaye de Sainte-Geneviève et de ses seigneurs religieux, elle n’en faisait pas moins vivre plus de la moitié de la population.
Le chasselas de Thomery, en Seine-et-Marne, également appelé chasselas doré de Fontainebleau, est un cépage de chasselas cultivé de manière traditionnelle et ornementale et qui connut ses heures de gloire entre les deux guerres, dans le village de Thomery en Seine-et-Marne. Ce raisin de table, très proche du chasselas de Moissac, est produit et conservé selon des méthodes locales traditionnelles et uniques, depuis 1730 et mérite d’être mentionné pour ses techniques de viticulture en espaliers sur murs, et d'optimisation de la maturation du fruit par des tailles très particulières de la vigne dites en cordon Charmeux, d'après Baptiste Rose Charmeux, horticulteur à Thomery au 19e siècle.