La mention vin de table peut étonner, puisqu’on peut considérer que tous les vins ont leur place à table. Elle fait pourtant référence à un type de vin en particulier, qui n’a pas toujours bonne presse, parfois à tort. Faisons le point sur ces vins que nous appelons « vins de table ».
Le vin de table : des raisins issus de différentes aires de production
Le vin de table, appelé aussi vin de France (VDF) ou vin sans indication géographique (SIG), n’a pas d’indication géographique précise. Il peut donc être produit à partir de raisins de différents vignobles, et faire l’objet de différents assemblages.
Une bouteille de vin de table n’a donc aucune mention géographique particulière sur son étiquette, mais il est possible d’inscrire un millésime ou un cépage. Le vigneron doit alors faire une demande d’habilitation auprès des services de FranceAgriMer. En revanche, la mention d’un domaine ou d’un château est interdite.
Parmi les différents vins de table, nous distinguons aujourd’hui deux catégories :
- Le vin de France, élaboré à partir de vins provenant de vignobles français ;
- Le vin de la communauté Européenne, provenant d’un assemblage de vins issus d’au moins deux pays d’Europe.
Les principaux cépages des vins de France
Pour produire les vins de table français, les vignerons ont recours principalement à 5 cépages blancs et rouges :
- Le cabernet sauvignon ;
- Le sauvignon blanc ;
- Le carignan ;
- Le merlot ;
- Le chardonnay.
Ces différents cépages sont, par la suite, assemblés pour former des vins de table avec une teneur en alcool comprise entre 8,5 % et 15 %.
La mauvaise réputation du vin de table
L’histoire du vin de table est étroitement liée aux différentes crises de surproduction des vignobles français et européens. Par ailleurs, le cahier des charges du vin de table n’est pas très exigeant. Ainsi, on a vu de nombreuses pratiques plutôt douteuses remettre en cause, à juste titre, la qualité des vins de table.
Certains vins étaient parfois produits à partir de vins de plusieurs pays, mais également d’années différentes, et les vignerons n’avaient plus vraiment de limite pour produire des vins de consommation courante.
Aujourd’hui, même si le cahier des charges du vin de table reste peu exigeant, la concurrence des autres pays en Europe et hors UE incite les vignerons français à se démarquer en élevant la qualité de leurs vins de table.
C’est d’ailleurs pour cette raison que les vins de table français sont désormais appelés « vins de France », et qu’ils ne comportent plus que du raisin produit dans l’hexagone.
Vin de table : une mauvaise presse pas toujours justifiée
Longtemps considéré comme médiocre, le vin de table porte, depuis 2009, le nom de vin de France, et redore progressivement son blason. Car, si la plupart des vins de France sont plutôt modestes, d’autres sont excellents, mais ne rentrent cependant pas dans les cases d’une appellation d’origine contrôlée (AOC) ou d’une indication géographique protégée (IGP). Il suffit de ne pas cultiver un cépage dans l’aire géographique délimitée par les règles de l’AOC ou de l’IGP pour se retrouver reléguer au rang de vin de table.
C’est, par exemple, le cas avec le vin rouge « Mal Aimés » et le vin rosé « Partouse » de Pierre Cros, qui sont de jolis mélanges de vieux cépages du Languedoc-Roussillon d’une excellente qualité, mais qui n’entrent pas dans les critères de sélection des appellations distinguées.
Parfois, c’est tout simplement le vigneron qui n’a pas revendiqué l’appellation, par revendication contre les diktats des appellations (comme ce fut le cas avec les Vino Da Tavola en Italie), ou par volonté de s’éviter les contraintes de contrôle d’une appellation.
Cette catégorie de vin regroupe alors aussi bien des petits vins sans prétention que des trésors de la viticulture.
Les meilleurs vins de table de France
En France, des vignerons de talent produisent chaque année des vins de table qui valent le détour. Ils ont bien souvent les mêmes qualités qu’une AOC, mais proviennent d’un cépage non reconnu dans leur région. Parmi les grands vins de France à découvrir sans hésiter, notons :
- La cuvée Historical XIXth Century Wine, du Château Palmer, qui utilise des cépages anciens de Bordelais et du Rhône, pour rendre hommage aux anciens grands vins de Bordeaux, à la fois acides et légers ;
- La cuvée Zind, du domaine Zind-Humbrecht, un vin blanc issu du chardonnay, un cépage non autorisé par les lois de l’AOC Alsace.
Longtemps relégué au rang de vin médiocre, le vin de table peut vous surprendre. Ne vous fiez donc pas aux apparences et aux mentions, et partez à la découverte de producteurs passionnés, qui fabriquent des vins de France de très grande qualité.